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Les galères de Rémi Lalouz
28 août 2006

Faisez des études...

...qu'on nous disait quand on était petit (surtout ceux qui avaient du mal avec la conjugaison d'ailleurs).

aka, "Petite note cruelle d'autoflagellation d'une nuit sans sommeil"

Expérience à grande échelle, à ne pas tester chez vous:
- prenez 2 individus, un individu qu'on appelera Jean-Pierre Lahouine et un autre qu'on appelera Rémi Lalouz (au hasard complet).
- faites que ces individus se rencontrent par une belle nuit d'été...euh non, ce n'est pas la bonne histoire...donc ils se rencontrent au cours de 2 belles années d'étude qui les mènent chacun à un Bac+2 assez "porteur" sur le marché du travail.
- pour la beauté de l'expérience, séparez maintenant les 2 sujets.
- le premier, Jean-Pierre Lahouine s'arrête là, malgré tout le chagrin qu'il éprouve de voir son ami Rémi partir loin de lui (z'entendez les violons au loin?)
-
l'autre, Remi Lalouz décide de continuer ses études jusque Bac+5, malgré le chagrin...etc...conseillé en cela par un enseignant qu'on appelera Harry, dont le leitmotiv était "tant que tu peux continuer, fonce, apres tu regretteras". Harry, un ami qui vous veut du bien...donc.
- laissez mijoter 6 ou 7 ans et constatez.

Résultats:
Jean-Pierre Lahouine a cherché 6 mois avant de trouver un emploi tout comme il faut pour son diplôme. Après 3 ans de bons et loyaux services, il est passé cadre, fort de son expérience et de son travail. Il touche actuellement le salaire d'un Bac+5 ayant 2 ou 3 années de boite derriere lui.
Rémi Lalouz a passé 3 années d'études en plus, dont une dans la capitale, et galère depuis pour trouver un CDI.

Conclusion:
A la fin de cette expérience, l'un vit dans une belle petite maison, l'autre dans un petit studio...l'un avec sa petite femme, l'autre avec sa petite flamme (d'espoir...les violons! les violons!)...l'un avec son petit rejeton d'à peine un an, l'autre étant le rejeton des recrutements...l'un ayant un salaire fort décent pour faire vivre son petit monde, l'autre ayant un salaire fort "des quatre-cent" euros pour faire vivre son très petit monde. (décent-"des quatre-cents"...z'avez compris? désolé, à cette heure faut pas m'en vouloir...)

Moralité:
Harry, c'était vraiment qu'un connard.

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Commentaires
R
Tu as tout juste Ang! Merci à toi d'avoir pris le temps de poster tout ça. Et oui, tu peux prendre ce que tu veux de mon texte pour l'utiliser. J'ai malheureusement encore eu une drole d'experience aujourd'hui (je pense que j'vais m'ateler à l'écrire) qui confirme ce que tu dis. J'espere que tu arriveras à faire comprendre à tes élèves des choses que moi je ne savais pas, ou que je ne voulais pas savoir. Je vais essayer aussi de regarder du coté du bouquin de Stéphane Beaud, merci!
A
...profs : incapable de rien dire de bon sur ce qui sort de leur domaine de compétence (c'est à dire ouvrir une porte, parler pendant 55 minutes, cirer les pompes et faire des grèves illimités, et se croire supérieurs à tous l'univers, et je te cause pas des syndiqués de la néosyndicalité intersyndicale sudéenne : là on est dans le mysticisme de l'illumination illimitée)<br /> <br /> Excellente comparaison de trajectoires sociales, au moins, t'as pas perdu ton temps en faisant des trois années en plus à la fac.<br /> <br /> Je ne pense pas que ton prof ait été plus con que les autres. Dans ce métier là, on est vachement sur une autre planète, et l'une des seules chose en commun avec la Terre, ce sont les diplômes. Alors, normal qu'il conseille de continuer. On est à fond dans se discours ultra idéologique sans le savoir. C'est exactement ce que j'ai dit à tous mes mioches d'élèves, jusqu'au jour (en fait dès la première année dans ce putain de boulot de con) des anciens élèves à Bac + 0 m'annoncent qu'ils avaient soit créé leur boite, soit acheté un appart en attendant d'avoir un autre poste, etc.... et quand je leur demandais s'ils allaient poursuivre une "formation" plus qualifiante, ça les faisait marrer : ils ne nous attendent pas pour ça ! <br /> <br /> Moralité, y'en a pas. <br /> <br /> Poursuivre des études, c'est toujours une bonne chose, mais c'est pas une fin en soi. Pour s'épanouir, comme on dit souvent, dans la vie, il faut déjà ne pas avoir à survivre. <br /> <br /> Toujours est-il que ton commentaire est excellent, je l'ai enregistré, je vais le modifier, pour, si tu le permets, l'utiliser un de ces jours.<br /> <br /> J'avais aussi lu un bouquin de stéphane Beaud, qui raconte exactement le meme problème, en résumé : ceux qui quittent le système scolaire au "bon moment" (croissance) et s'insèrent directement dans la vie économique, ensuite, en temps de "crise", leur expérience leur permet de "survivre" et de continuer à travailler et a accumuler du capital économique (une maison) et social (une famille). Ceux qui investissent dans la longue durée mais avec une logique qu'il n'auront pas toujours la possibilité de suivre : il décide de poursuivre des études dans la période de croissance, et obtiennent leur qualification finale à un moment de crise (je résume, crise et croissance ne s'entendent que dans un sens stricte, pas forcément celui des médias)<br /> <br /> Résultats : un bac + 36 est au chomdu et le bac pro ou le bac + 2 roule en BM, achète une maison etc...<br /> <br /> ds tas de personnes se sont fait "piéger" par cette course éffreiné au diplôme, sans ce rendre compte souvent qu'un bon BTS, vaut TOUJOURS mieux qu'un vague BAC +5. Les entreprises ont plus de postes à BAc + 2 que de responsabilité à Bac + 5 à proposer. C'est un vrai jeu de dupe. Mais d'un autre coté, quand le coût des études aura rejoint celui des pays anglo saxons (et c'est pour bientôt), tu verras comme c'est bien d'avoir un Bac + 5. Pas dit que dans 10 ans ce sera aussi facile. <br /> <br /> Reyne 75> Ouais, l'argent ne fait pas le bonheur, mais on a plus de chance d'être "heureux" quand on est dans sa maison, avec sa femme et son gosse, ou plutôt, on risque moins facilement d'être "malheureux" que lorsqu'on est matériellement dans la mouise. Il faudrait se mettre d'accord sur les notions de bonheur et de malheur pour que notre blabla ait un sens. Mais aujourd'hui, on souffre moins quand on a un emploi stable que lorsqu'on est au RMI et seul. On n'est pas tous poète, et puis, il faudrait avoir la sagesse des grand philosophe antique pour être "heureux" aujourd'hui en France quand à Bac + l'infini tu te trouve jugé, rejetté, exclu d'une société alors que tu vaux mille fois mieux qu'elle !
R
Vu comme ça, c'est pas faux... Effectivement, je me suis "enrichi" d'une autre façon. J'espère juste que j'en serai à la hauteur plus tard et que le Rémi Lalouz de dans 10 ans ne décevra pas le Rémi Lalouz de maintenant...Merci pour ce commentaire en tout cas!
R
en même temps le gars dans sa jolie maison avec son mome et sa femme, perso, je l'envie pas trop trop lol Au moins, toi tu auras vecu plus de choses que qql qui se sera posé sans embuches. Et de plus, le Fameux JP Lahouine, benh lui il a pas de blog. Il a pas crée ton blog pleins de réflexions très intéressantes. Voila voila. <br /> (faut avouer qd même que le seul avantage qu'à JPL c'est qd même le fric, mais en même temps, est ce qu'il est heureux ?)<br /> <br /> Irène
Les galères de Rémi Lalouz
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