Une claque et ça repart...ou pas
(oui, titre à la con, et j'en suis fier!)
Voilà, je crois qu'aujourd'hui est une journée particulière pour moi. Je me sens face à un drôle de tournant.
Retour en arrière:
Je me suis lancé dans l'écriture sur ce blog le 31 Juillet, après plus de 3 années de chômage...Pourquoi si tard allez vous me demander? Tout simplement, qu'en plus d'autres raisons énoncées ailleurs (nécessité de recul...etc...), je venais de me prendre une grosse claque, à savoir un recrutement débuté en Avril, plusieurs entretiens réussis à chaque fois, jusqu'à ce qu'on ne se retrouve plus que 2 au final...et que l'autre fut pris, sans que l'employeur prenne la peine de me prévenir. Et il ne l'a toujours pas fait d'ailleurs, malgré mes nombreuses tentatives d'appel...
Pause: vous pouvez crier ici tous vos noms d'oiseaux préférés, moi ça m'a soulagé.
Aujourd'hui, je crois que j'ai tendu l'autre joue et que maintenant il n'y a plus la place.
Contact ce matin avec un recruteur interessé qui voulait en savoir plus sur mon parcours...Pas de blème, j'essaie de le rappeler, d'abord en vain, puis on arrive à se "trouver" enfin. Lui, voix entousiaste, me pose les questions auxquelles j'ai l'habitude: quoi de neuf? t'as essayé l'intérim? Héhé...non j'déconne, pas celles-là.
En fait il se demandait pourquoi moi un Bac+5 je postulais à un emploi destiné à un Bac+2. Je lui déclame mon discours habituel dans ce cas là et j'ai l'impression de faire mouche...Les autres questions ne me posent pas non plus de problème et je suis content de moi. Lui, toujours d'une voix enthousiaste me propose un RDV pour un entretien! Moi très heureux et regonflé à bloc, je lui indique que sa date sera la mienne!! Je l'entends alors tourner les pages de son agenda et de réfléchir à haute voix..."Jeudi...ah..." "Vendredi...oh"..."ou Jeudi..."..."ou lundi"...Et enfin de me dire:"vous avez un peu le temps, j'mets un peu d'ordre et je vous rappelle dans 2 minutes".
Je me suis senti comme un con, à attendre plus qu'à la coutume la main greffée à mon téléphone.
2 minutes se passent...
10 minutes...
20 minutes...(mouais c'est quoi encore que ce traquenard?)
30 minutes...
et enfin au bout de 45 minutes, appel!
Et là, c'était plus le même ton..."Oui, rebonjour...alors en fait...ben....c'est que...."
En moi-même: "mouais c'est mort..."
"j'ai vu mon responsable et...bah...on va finalement pas vous recevoir"
Moi: "Pourquoi?"
Lui:"Parce que...eux...Ben....c'est à dire que..." (sur un ton qui voulait dire: comment j'vais me débarasser de lui?)
Moi, très vexé: "Allez y, dites-moi franchement, de toute façon, ça me servira surement si j'ai dit une bétise tout à l'heure"
Lui:"Non mais en fait on s'dit que vous venez surement pour prendre de l'expérience et que vous allez vous barrer au bout de 5 ans à cause de vos diplômes, du coup on veut pas prendre le risque de vous former pour rien"
BAM, dans ma gueule!
Moi:" Oui mais si j'suis bien dans une boite, je vais pas prendre le risque de m'en aller quand même...je ne suis pas un mercenaire."
Je n'ai pas dit le fond de ma pensée puisque ça allait effectivement dans son sens: mais bien sûr qu'il y a des risques que je m'en aille au bout de 5 ans, c'est le marché actuel bordel: flexibilité!!!! Ton bac+2 que tu vas former il va surement se barrer au bout de 2 ou 3 ans lui, j'vois pas ce qui va l'en empécher plus que moi!
Voilà, je me retrouve prisonnier d'un système, où l'on me donne des clés de 3m pour rentrer dans des serrures de 3cm, pour pouvoir m'en sortir. En vain, c'est peine perdue, et plus le temps s'écoule et plus les serrures rétrécissent...
Que me reste-t-il à faire?
- continuer à m'obstiner et à ne pas perdre courage,
- changer complètement de voie et m'assoir sur toutes mes études,
- me barrer à l'étranger, dans un pays où on reconnait le bénéfice d'un Bac+5, quelque soit le nom du diplôme.
J'en suis à ce tournant là aujourd'hui, de colère et de dépit, et je pense que les deuxièmes et troisièmes solutions sont les plus abordables pour moi, maintenant. Mais il faut avouer que dans les deux cas, c'est proprement scandaleux...et quand je vois la tronche que commence à avoir le débat politique autour des futures élections présidentielles, et donc de mon avenir (je sais le raccourci est peut etre trop facile mais faut comprendre mon état d'esprit), je trouve ça PITOYABLE.
Et pendant ce temps là, il est bien plus drôle de prendre les chômeurs pour des gens paresseux et assistés parce qu'ils le veulent bien...